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SIMPLE, CONCRET  ET VISUEL 

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CALME, PATIENCE, BIENVEILLANCE!

                          L'APPRENTISSAGE

Le lieu de vie de l'enfant est le lieu privilégié pour les apprentissages et pour acquérir de bonnes habitudes.

Les parents sont les premiers "éducateurs" de leur enfant avec un autisme et ils doivent avoir confiance en eux et en ce qu'ils font. Tous les parents m'ont dit la même chose et je les comprends:

"Il faut que nous fassions le deuil de l'enfant normal, ordinaire que nous aurions voulu avoir, que nous avions imaginé!"

"C'est la société qui rend nos enfants différents".

Mais très nombreux sont ceux qui ont finalement passer ce cap très douloureux, pour réussir le long cheminement de l'acceptation de la réalité.

Vécu souvent comme une renaissance, les parents sont à ce moment là avide de compréhension et d'action pour améliorer le quotidien et l'autonomie de leur enfant.

Pour un enfant autiste chaque action du quotidien, chaque nouvelles expériences devraient être une source d'apprentissage à saisir par les parents ou les professionnels du secteur médico-social de santé.  Une personne avec un autisme ne peut que faire ce qu'il a déjà expérimenté.

Il convient de prendre un temps de réflexion et de se demander quelles sont les priorités d'apprentissages pour les personnes avec un autisme par rapport à leur autonomie du moment et leur âge en prenant en compte leur capacités .

Est-t il plus important de savoir faire un puzzle ou d'apprendre à se brosser les dents? Est t-il plus important de savoir dire "merci et s'il te plait" ou de savoir exprimer avec précision ce dont on a besoin?

Le temps passe vite! et dès le plus jeunes âge, il faut penser à l'avenir. Que doit-il apprendre pour vivre plus confortablement demain dans la société? Tout peut être appris, il ne faut pas se donner de limites, il faut essayer encore et encore. Et si l’apprentissage se révèle impossible à une période de la vie rien n'affirme qu'il ne sera pas adapté un an plus tard!

Exemple concret:

L'Amour de mon enfant!

Je suis intervenu plusieurs semaines chez des parents (qui ont deux autres enfants, une sœur et un frère aîné) qui se désespéraient de "l'absence d'amour" de leur troisième enfant (Olivier*) envers eux. Pas de bisous, peu de regard, peu de réactions, d'échanges émotionnels. "Notre enfant ne nous aime peut être pas" ? Apres avoir fait le point sur les particularités de l'autisme, nous nous sommes tous mis au travail et toute la famille a été mise à contribution!

L'enfant âgé de 6 ans (autisme typique sans déficience intellectuelle) à l'époque supportait très mal le toucher "des autres" et son "périmètre de sécurité" ne permettait à personne de s'approcher de lui à moins de 1 mètre. Les parents devaient faire face à des comportements agressifs et inadaptés (se donne des coups, crie et fait peur à tout le monde) lors des bisous du soir, du matin, des embrassades familiales.

Pourquoi a t-il besoin de se sentir autant en sécurité? A quels moments demande t-on à cet enfant de faire un bisou? (moment inappropriés pour l'enfant si l'enfant est habitué et occupé à faire autre chose)

Comment est ce que les membres de la famille s’approchent t-ils de l'enfant? Comment faire comprendre  qu'un bisou c'est agréable? comment peut t'il apprendre à  faire un bisou. Il faut travailler le détail pour généraliser plus tard les apprentissages.

Ce qui a été mis en place:

"Apprentissage du bisous sur la joue droite et "chatouille sous les pieds lorsque que olivier met ses chaussettes" avec un protocole d'actions et de réactions claires pour toute la famille (beaucoup de concertation, de réflexion)... Les parents et frères et sœurs ont du apprendre à ne plus avoir peur de "l'agressivité" d'olivier (qui en réalité était une réaction défensive). Le travail le plus important a été fait par la famille elle même. Apprendre à ne plus plonger dans "la scène de crise" et ré-apprendre la joie, l'humour, la patience et l'espoir.... ("il y a eu des hauts et des bas. Des périodes de progressions et des régressions. Il y a eu des pleurs, des crises mais aussi des rires")... Mais aujourd'hui Olivier a 11 ans et on peut lui faire un bisous, il commence à en faire de lui même. C'est devenu une habitude pour olivier, une grande satisfaction pour les parents. La chatouille a bien fonctionné même si les débuts ont été parfois difficiles (il a eu quelques temps des réactions de défense automatisées (claques...). Il faut du temps pour apprendre au cerveau à interpréter de façon positive de nouvelles actions....

Les clefs de l'apprentissage :

Une régularité rigoureuse: Deux mots qui peuvent impressionner les parents comme les professionnels!

Pourtant, les parents d’enfants "ordinaires" passent le plus clair de leur temps à répéter les mêmes choses à leur jeunes enfants (1/6 ans). Combien de centaines de fois vont t-il lui donner l'ordre de ne pas jeter la nourriture par terre? Combien de centaines de fois vont t-il répéter "tu n'as pas le droit de courir dans la maison"? Ou encore "dit bonjour à la dame" ou encore" il faut se brosser les dents, c'est très important".

Sommes-nous bien sûr que cet enfant comprendra le sens des demandes qu’ils lui seront faits au départ? Pas vraiment, mais nous le faisons quand même automatiquement et pour faire comprendre à l'enfant qui faut se laver les dents tous les jours, nous allons essayer tout un tas de possibilités.

Les parents vont peut-être commencer par lui montrer l'acte en lui-même, puis lui brosser les dents (avec un dentifrice pas trop fort et une petite brosse à dent pas trop dure). Puis les parents vont demander à l'enfant d'essayer tout seul (tranquillement les parents feront l'exemple, encore et encore et encore).

Puis les parents essayeront de lui inculquer la notion du temps (un sablier, la sonnerie de la montre de papa) pour que l'enfant comprenne qu'il faut se laver les dents. Comme tous les enfants et même si il sait le faire, il faudra lui en donner l'envie et donner à ce geste un sens.

Cet apprentissage (car il s'agit bien de ça) demandera plusieurs années aux parents. Nous nous rendons compte que cet apprentissage est mis en œuvre très régulièrement. Mais malgré tout l'amour qu'un parent peut donner à son enfant, celui-ci n’hésitera pas à lui faire arrêter son jeux préféré pour lui faire se laver les dents car "c'est très important". C’est là toute la rigueur bienveillante qui est demandée aux parents, aux éducateurs, les intervenants envers les enfants autistes. Pour qu'ils puissent comme tout à chacun accéder aux apprentissages des gestes du quotidien.

A partir de ce concept de l'apprentissage tout s'apprend, faut-il encore s'en donner les moyens.

Pourquoi la régularité: Un enfant avec un autisme souffre très souvent d'un dysfonctionnement du cerveau au niveau du  traitement des informations. Pour intégrer un apprentissage, il faut le répéter chaque jour pendant plusieurs semaines.

La lenteur du traitement des informations allonge les réponses de compréhension de l'enfant avec un autisme. Apprendre par exemple à un enfant que quelque chose est interdit. Le simple fait de lui dire ne suffira pas à lui faire comprendre ni le sens de "l’interdit, ni le pourquoi de l’interdiction.

Les outils pour permettre " l'Apprentissage":

Aucun outil ne fonctionnera dans la durée, s’il n'est pas utilisé régulièrement et généralisé dans tous les environnements côtoyés par les personnes autistes. De la même manière, aucun outil n'est en lui-même la solution unique à l'apprentissage. 

Les méthodes d'apprentissages comme: PECS, ABA, TEACCH, sont performantes.

Çà peut paraître stupide à dire mais l'outil en lui-même ne sert à rien si la personne qui l’utilise (éducateurs- parents-professeurs) n'a ni la volonté , ni l'implication nécessaire, ni la compréhension ( expériences et formations)  pour intervenir auprès des personnes avec un autisme.

Mettre en place UN PLANNING:

Un planning, un menu, une liste, des repères..... Oui mais pas n'importe comment!

Mettre en place un planning pour visualiser et comprendre le déroulement d'une journée, ou d'une activité, c’est primordiale, indispensable, encore faut-il connaitre les capacités de compréhensions via son niveau de développement cognito-psycho-éducatif, de la personne avec un autisme.

Il n'est pas rare encore aujourd'hui de voir dans des établissements médico-sociaux, des sections où tous les enfants ont le même planning pour les mêmes activités. Comme si, tous les niveaux de compréhensions  des enfants avec un autisme étaient par chance le même! C’est aberrant, inutile.

Si on admet qu'il y a autant de "degrés d'autismes que de personnes  alors comment peut-on encore croire aujourd'hui que comme pour les personnes rigido-typiques que nous sommes, un seul code couleur, un seul code de communication suffira pour tous les autistes d'un même établissement? C’est là, méconnaître profondément ce que sont les particularités des personnes avec un autisme.

Un planning devrait être longuement réfléchis en partenariat avec les familles et ce, dès le début de sa construction avant sa mise en place sur les différents groupes, ou aux domiciles. De plus si on admet qu'un enfant a besoin d'un planning pour se repérer dans un lieu comment comme par magie n'a t-il plus ce besoin dès qu'il change de lieu, de groupe?.

Le moindre geste vers le progrès devrait être vécu comme une victoire, un bonheur et n'hésitez jamais à  abuser de  ceci!

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